Forêt primaire. Forêt prie mère.
Oh mère Forêt, mère de mes ancêtres, je me sens enfant de ta chaire. Ton sein est un retour dans la matrice où tout vient de l’UN.
Forêt primaire, expression symbiotique divine du vivant. De l’infime bactérie hétérotrophe au Quercus géant, la vie circule d’une particule à l’autre, échangeant eau, matière, information, lumière. La mort nourrie la vie dans un cycle perpétuel. Les frontières entre vie et mort se floutent et nous révèlent l’immortalité forestière et la résilience homéostatique d’un organisme vivant.
La forêt primaire est le miroir de cette célèbre maxime d’Aristote qui dit que “le tout est supérieur à la somme des parties”. La coévolution du vivant est une danse
oscillant entre chaos et harmonie pour une incessante croissance de la diversification des formes et de leurs mouvements. “Nous sommes, in-séparés et inséparables”.
La forêt primaire nous appelle à revenir à elle. Tout comme la Source invite nos âmes à réaliser l’unicité et la non-dualité en chaque manifestation, la forêt réveille en nous, humains, l’urgence organique et profond désir de retrouver notre place légitime dans cette danse du vivant.
Oh mère Forêt, Puissions-nous entendre ton appel et retrouver nos racines sylvestres.
Morgan Davalan
Située à cheval sur les territoires polonais et biélorusse, la forêt de Białowieża est l’une des dernières forêts primaires d’Europe. Formée il y a dix mille ans lors de la dernière glaciation, elle n’a subi quasiment aucune influence humaine, et c’est l’un des derniers vestiges de l’immense forêt qui recouvrait les plaines du nord et du centre de l’Europe après cette ère. Le Parc National de Białowieża est reconnu en tant que réserve de biosphère depuis 1976 et la forêt est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979.